Le studio BioWare, autrefois adulé par les fans de RPG, semble avoir perdu de sa superbe avec sa dernière production. Dragon Age: The Veilguard, bien que doté de quelques qualités indéniables, peine à convaincre et s’inscrit malheureusement dans la lignée des récentes déceptions du studio.
Un scénario qui peine à décoller
Contrairement à ses prédécesseurs, The Veilguard souffre d’un manque flagrant de profondeur scénaristique. L’histoire principale met du temps à se mettre en place et le résultat final laisse un goût amer, loin des standards auxquels BioWare nous avait habitués. Les quêtes secondaires, autrefois riches en émotions et en développement narratif, se résument désormais à une simple liste de tâches à accomplir.
Le jeu pèche également par son manque d’accessibilité pour les nouveaux venus dans l’univers de Dragon Age. Les événements de The Veilguard sont intimement liés à ceux d’Inquisition, rendant l’expérience parfois déroutante même pour les fans de longue date. Paradoxalement, le titre semble vouloir se démarquer de ses prédécesseurs, adoptant un ton et une ambiance qui tranchent avec l’identité de la série.
Un gameplay qui sauve les meubles
Heureusement, tout n’est pas à jeter dans The Veilguard. Le système de combat, fidèle à la tradition BioWare, reste solide et engageant. Les affrontements sont dynamiques, fluides et visuellement impressionnants. La synergie entre les différentes classes et compétences offre une expérience tactique satisfaisante, compensant en partie les lacunes scénaristiques.
Les personnages qui composent votre groupe sont également l’un des points forts du jeu. Chacun possède sa personnalité propre et les interactions avec eux constituent les moments les plus réussis de l’aventure. On regrettera cependant que ces échanges ne suffisent pas à pallier la faiblesse générale de l’écriture.
Une exploration bridée
Contrairement à Dragon Age: Inquisition qui proposait de vastes zones ouvertes, The Veilguard opte pour une approche plus linéaire. Ce choix, probablement hérité de l’orientation multijoueur initiale du projet, nuit considérablement à l’immersion et au plaisir de l’exploration. Les environnements manquent cruellement de vie et d’intérêt, réduisant les déplacements à de simples couloirs entre deux objectifs.
Même les zones urbaines, pourtant attendues avec impatience par les fans, déçoivent par leur manque de substance. L’Empire de Tevinter, tant fantasmé, se révèle être une coquille vide, dépourvue d’interactions mémorables ou de quêtes vraiment intéressantes. Cette linéarité excessive n’a pas empêché le jeu de réaliser des ventes prometteuses au Royaume-Uni, mais elle risque de lasser rapidement les joueurs les plus exigeants.
Le verdict final
Dragon Age: The Veilguard n’est pas un mauvais jeu en soi, mais il peine à se hisser au niveau des précédents opus de la série. Les combats plaisants et les personnages attachants ne suffisent pas à compenser un scénario peu inspiré et des environnements trop restrictifs. Les fans inconditionnels y trouveront sans doute leur compte, mais pour beaucoup, ce nouvel épisode marquera un échec cuisant, symbolisant la perte progressive de ce qui faisait autrefois la grandeur de BioWare.
Malgré ses défauts, The Veilguard propose quelques innovations intéressantes, notamment une inclusion trans prometteuse bien qu’imparfaite. Ces efforts d’ouverture et de diversité sont louables, mais ne suffisent malheureusement pas à redresser la barre d’un titre globalement décevant.
Le chant du cygne de BioWare ?
Dragon Age: The Veilguard laisse un sentiment mitigé, oscillant entre nostalgie et frustration. Si le studio ne parvient pas à renouer avec la qualité qui a fait sa renommée, on peut légitimement s’interroger sur son avenir. Les fans espèrent encore un sursaut créatif, mais la route semble longue avant que BioWare ne retrouve sa place au sommet du RPG occidental.
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